À Montcornet, sa banque lui réclame 176000 euros
Ancien gérant de société, il est aujourd’hui poursuivi par son ancienne banque. Près de 176 000 euros doivent être remboursés à la place de ses autres associés.
C’est le genre de monsieur qui use de la gomme toute la journée. Gérard Perlot est dans les pneus, commercial pour l’enseigne « Vulco ». Ça se passe bien ? Oui, bien. Parce que pour le reste, mal. Ça se passe mal. Les pneus et Gérard, c’est une déjà longue histoire. Elle a commencé façon« success story » avec la création d’une entreprise. On était en 2000, Gérard Perlot monte la société PMP. Oh, ça ne s’est pas fait tout seul. Il a fallu trouver des associés. « Je connaissais Eusébio et Cathy, ça s’est fait avec eux ».
Trois sites en quatre ans
« Oui, ça marchait bien », concède le commercial de chez Vulco.« On s’est d’ abord installé à Tergnier, dans la cour des transports Giraud. Ensuite on a ouvert à la Fère, là où il y avait l’ancienne station, en face du Crédit agricole. Après on a créé le site de Montcornet, dans la cour de la sucrerie. Tout ça s’est fait en trois ou quatre ans. On travaillait beaucoup avec l’agricole et le poids lourd ».
Mon ancien conseil n’a rien fait pour la cassation. En revanche, il m’a fait payer 14 000 euros en liquide !
Gérard Perlot
À mi-parcours, un système de fausses factures est mi à jour dont Gérard Perlot dit avoir tout ignoré. « Mon associé avait deux autres sociétés qui travaillaient dans les pneumatiques. Il s’est servi de PMP pour renflouer les autres », condense t-il. La Caisse d’Épargne de Picardie ne tarde pas à réclamer le remboursement des sommes qu’elle a prêté au trio d’associés (*). Problème : Gérard Perlot n’est pas seulement gérant, il est également caution.« J’ai confié mon dossier à un avocat de Saint-Quentin. J’ai été relaxé en correctionnelle mais condamné en 2009 à rembourser 176 000 euros en appel. Mes associés s’en tirent avec rien ». Gérard Perlot marque une pause. Il reprend : « Je voulais aller en cassation. Mon ancien conseil a laissé traîner. En revanche, il m’a fait payer 14 000 euros en liquide ! ».
Depuis, c’est la chute libre. Gérard Perlot a retrouvé un emploi en 2009 chez le concurrent mais bataille chaque semaine contre la banque.« J’ai dû vendre mon garage que j’avais en nom propre. Près de 30 000 euros alors qu’il en valait 100 000. La Caisse d’Epargne a essayé de prendre ma maison et dès que j’ai de l’argent, l’huissier de la banque vient bloquer mon compte », peste le professionnel. Le dossier est désormais entre les mains de l’avocat rémois Me Ludot. Renseignements pris, juridiquement, c’est assez inextricable. Gérard Perlot se désespère :« Aujourd’hui, je travaille et on me prend tout », soupire t-il. « Quand je pense que j’avais été relaxé en appel, c’est vraiment injuste ».
Source : l'Union