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Affaire MURRAY

"S’agissant de la décision obtenue par les fans de Mickaël JACKSON :  j’ai travaillé de manière désintéressée compte tenu du caractère exceptionnel de cette procédure.
Cette décision est une première mondiale." 
Me LUDOT Emmanuel

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Pompiste braqué par les frères Kouachi à Villers-Cotterêts : «Pour moi, l’issue finale, c’était la mort»

Il était 9 h 26. C’était le 8 janvier 2015. Jamais je n’oublierai. C’est à cet instant que ma vie a basculé… » Le 2 janvier 2019, après s’être caché des médias pendant plus de quatre ans, Ivo Magalhaes, 36 ans aujourd’hui, manager d’une station-service à Villers-Cotterêts dans l’Aisne, avait accepté pour la première fois de se confier à la presse, à L’union, de témoigner de ce face-à-face « quasi irréel ».

Ce 8 janvier 2015, alors qu’il avait pris son service à la station AVIA, il avait été braqué par les frères Chérif et Saïd Kouachi, armées de kalachnikovs et d’un bazooka. Au même moment, sur le poste de télévision qu’il avait allumé pour les clients, les images des deux hommes les plus recherchés, traqués par toutes les polices depuis l’attaque sanglante de Charlie Hebdo la veille, tournaient en boucle.

« Jamais je n’aurais imaginé que nos routes puissent se croiser », nous avait-il avoué. Ivo Magalhaes s’était alors accroupi par terre, au niveau du comptoir, se repliant sur lui-même, « en position fœtale. Mon cerveau, lui, avait compris que c’était fini. Pour moi j’allais mourir ».

“Je vais parler de son incompréhension face à des autorités qui ne l’ont pas cru au départ, ne l’ont pas pris en charge au même titre que d’autres blessés”

Les frères Kouachi sont repartis comme ils étaient venus, sans exercer la moindre violence physique contre le pompiste. Ils étaient venus chercher de quoi manger. L’argent de la caisse qu’il leur avait proposé, ils n’en avaient pas besoin. « T’inquiète pas, c’est bientôt fini, lui avaient-ils répondu. Là, j’avais compris qu’ils ne se laisseraient pas prendre vivants. Pour moi, l’issue finale, c’était la mort, pour moi, comme pour eux. »

Ce face-à-face n’aura duré que quatre minutes, quatre minutes de terreur qui ont fait basculer sa vie. Ivo Magalhaes en est ressorti traumatisé, vidé de l’homme qu’il était : « Ils ne m’ont pas tué, ils ne m’ont pas blessé… mais aujourd’hui, je leur en veux de m’avoir tué de l’intérieur ».

L’approche du procès l’a malheureusement replongé dans cette douloureuse période.

Yvo Magalhaes, qui a publié depuis un livre Moi, Ivo, victime de guerre comme un exutoire au traumatisme vécu, ne sera pas là ce mercredi matin dans la salle d’audience de la cour d’assises spécialement composée de magistrats professionnels et compétente pour juger des actes de terrorisme.

« Il m’a appelé ce lundi pour me dire qu’il était incapable de venir, confie Me Emmanuel Ludot, son avocat. L’approche du procès l’a fait rebasculer dans ce qu’il avait vécu ce jour-là. Il est incapable de venir témoigner. Il a rechuté. Il ne viendra pas ce mercredi, ni le 16 septembre. C’est ce jour-là qu’il est appelé à témoigner de ce qu’il a vécu… Il allait un peu mieux depuis qu’il avait écrit son livre, mais il n’attendait pas grand-chose de ce procès. Son témoignage sera lu. Je serai là pour le représenter. Je vais parler de son incompréhension face à des autorités qui ne l’ont pas cru au départ, ne l’ont pas pris en charge au même titre que d’autres blessés. Ils n’ont pas fait attention que lui aussi était une victime. Il en paie le prix fort encore aujourd’hui. »

Source : L'Union

LUDOT Emmanuel - Avocat

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