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Me LUDOT Emmanuel

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Marineland : une action en justice pour bloquer le départ des orques et dauphins

INFO LE PARISIEN. Une requête devant le Conseil d’État devrait bientôt être déposée concernant l’avenir des mammifères marins du Marineland. L’objectif : laisser une chance aux dauphins et aux orques de finir leur vie en pleine mer dans un sanctuaire. 

La solution pour les orques d’Antibes viendra-t-elle d’Athènes ? Le 13 février, dans un courrier adressé aux ministres de l’Écologie et de l’Agriculture de son pays, le jeune élu socialiste Manolis Christodoulakis dénonçait « le retard injustifié dans l’octroi d’une licence » au sanctuaire pour animaux marins Archipelagos à Lipsi, au sud de l’île de Samos.

« Malgré des demandes continues et le respect total des exigences de la législation grecque et européenne, l’autorisation du centre est en suspens depuis 6 ans et demi en raison d’obstacles bureaucratiques », insistait le député. Ces bras de la mer Égée pourraient accueillir les orques et les dauphins du Marineland d’Antibes qui a déjà fermé ses portes début janvier et prévoit de se débarrasser des derniers animaux à la mi-avril.

« Nous pourrions être le premier sanctuaire, parmi beaucoup d’autres, plaide Anastasia Miliou, directrice scientifique d’Archipelagos. Il y a en ce moment 300 mammifères marins en captivité en Europe, et environ 3 000 à travers le monde ». Le centre doit servir à la fois de lieu de soins pour les animaux marins blessés et de sanctuaire pour les dauphins sortant de captivité, en offrant des conditions de vie beaucoup plus proches de leur environnement naturel que n’importe quel delphinarium.

Lamya Essamlali, la porte-parole française de l’association Sea Shepherd était en Grèce récemment pour étudier ce lieu de retraite. Elle s’insurge : « L’administration traîne la patte alors qu’ils ont accordé la même autorisation à un préfabriqué sans ouverture au zoo d’Attica pour les phoques, c’est un scandale ! »

L’association s’active aussi devant les tribunaux : « Nous avons déposé un premier référé au tribunal de Nice pour désigner un expert et évaluer où et comment les animaux peuvent être transportés et de quelle manière ils peuvent être accueillis », décrit une de leur avocate Marion Crecent, spécialiste du droit de l’Environnement et de droit public.

La loi qui met fin à la captivité n’a rien prévu pour l’avenir des animaux

Selon nos informations, une requête devrait bientôt être déposé devant le Conseil d’État : « un référé mesure utile » pour réclamer à « l’État de mettre tout en œuvre pour que les orques restent au Marineland, dans le respect du bien-être animal, et notamment de réaliser les travaux dans les bassins ».

Maitre Emmanuel Ludot, autre juriste sur le dossier, regrette plus généralement : « La loi de 2021 contre la maltraitance animale prévoit la fin de la captivité, mais rien n’est prévu pour les modalités de transfert et les milieux où ils peuvent séjourner ». Un énorme trou dans la raquette selon les associations. Car il n’est pas question de relâcher en pleine mer sans autres accompagnements les cétacés nés dans des bassins, ils n’y survivraient pas.

L’action en justice est aussi une façon de laisser le temps au sanctuaire grec d’obtenir toutes les autorisations. Et surtout d’éviter que Wikie et Keijio, les deux dernières orques du Marineland ne partent en Espagne, de Tenerife, l’option la plus probable.

Sea Shepherd propose de payer pour les travaux et les soigneurs le temps de faire la jonction avec un départ vers ce splendide lieu de retraite quand/si les permis d’ouvrir seront accordés par Athènes. D’où la pression conjointe des associations et des députés grecs. Mais les ONG craignent que l’industrie de la captivité fasse pression en sous-main sur les élus grecs pour que le dossier continue de se perdre dans les méandres administratifs.

D’autres sanctuaires avaient été envisagés. D’abord en Bretagne dans la rade de Brest, vite écartée. Autre option, au large de Tarente, en Italie. Pas de soucis d’autorisation cette fois mais une question de capacité plutôt. Les bassins en pleine mer et ses soigneurs ne peuvent accueillir dans de bonnes conditions aucune orque et seulement quatre dauphins issus de la captivité. Or, le Marineland d’Antibes en compte douze.

Pourtant, l’option italienne est celle poussée par l’association « C’est assez », qui sillonne les centres de réadaptations en Grèce, comme en Italie depuis des années déjà. « Mais il faut un deal (accord) écrit du ministère de la Transition écologique pour que la structure engage les derniers travaux. Et vite ! », martèle Christine Grandjean la présidente de l’association.

« Sortir de la pure com’ »

Elle croit peu à la solution « transitoire » avancée par Agnès Pannier-Runacher. La ministre a indiqué envisager un accueil, en attente de mieux, dans le parc à Tenerife. « Qui peut croire que Loro Parque va payer pour nourrir, soigner… ces dauphins pour ensuite les envoyer dans un sanctuaire. On risque de les voir servir à la reproduction en Espagne ou pire en Chine qui prévoit l’ouverture 22 nouveaux delphinariums ».

« Il faut sortir de « la pure com’ » et « avoir le courage politique de préserver au moins quatre dauphins », martèle l’associative qui redoute plus que tout que l’État se débarrasse du problème en envoyant les mammifères à l’étranger. Loin des yeux, loin du cœur. Elle se refuse à ce que ces derniers mammifères marins captifs en France soient une « génération perdue ».

Source : Le Parisien

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