Anti-vaccins : les époux Larère à nouveau convoqués au tribunal
Ces parents auxerrois sont poursuivis pour avoir refusé de vacciner leur fille de trois ans. Ce jeudi, la justice devait rendre son jugement. Mais elle a décidé de rouvrir les débats, le 14 décembre prochain. Pour le couple et leur avocat, c’est une victoire qui ne dit pas son nom.
« C’est une façon élégante, pour la justice, de sortir d’une mauvaise histoire. » Me Emmanuel Ludot, l’avocat de Marc et Samia Larère, ne cache pas sa satisfaction. Ces deux parents auxerrois sont poursuivis pour avoir refusé de vacciner leur fille de trois ans contre le DT Polio (Diphtérie, Tétanos, Poliomyélite). Le tribunal correctionnel d'Auxerre, qui avait examiné l’affaire en septembre, devait rendre son jugement ce jeudi. Mais il décide de rouvrir les débats en vue d’une éventuelle requalification des faits. Une nouvelle audience est donc fixée au 14 décembre.
Jusqu'ici, Marc et Samia Larère étaient poursuivi pour négligence, précisément pour "soustraction par un parent à ses obligations légales compromettant la santé (...) de son enfant". La justice souhaite débattre d'une requalification pour "refus de vacciner", une infraction qui figure dans le code de la santé et qui est punie d’une contravention, qui sera prescrite.
Pour Emmanuel Ludot, l’avocat du couple auxerrois, la justice n’aura qu’un seul choix : celui de constater que les faits sont prescrits. Selon lui, les époux Larère ne seront pas condamnés. Mais ils ne seront pas relaxés non plus. Une manière habile de mettre un terme aux poursuites en évitant une condamnation.
Marc et Samia Larère n’étaient pas au tribunal d’Auxerre pour l’annonce du jugement. Leur avocat non plus.
Il y a quelques mois, ce couple auxerrois est passé dans tous les journaux, sur toutes les télés et sur toutes les radios. Parce qu’ils ont refusé de faire vacciner leur fille de 3 ans contre le tétanos, la poliomyélite et la diphtérie. Les trois seuls vaccins obligatoires en France.
Pour expliquer leur décision, ils affirment qu’ils refusent simplement de faire encourir à leurs enfants d’éventuels effets secondaires.
Lors de la première audience devant le tribunal correctionnel d'Auxerre, en octobre 2014, leur avocat avait déposé une "question prioritaire de constitutionnalité", parce que le sujet de la libre vaccination méritait, selon lui, un vrai débat de société. En mars, le conseil constitutionnel avait rendu sa réponse : Oui, la vaccination obligatoire d'un enfant est conforme à la Constitution. L’affaire avait débuté après un signalement du conseil général de l’Yonne.
Source : Delphine Martin, France Bleu