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Affaire MURRAY

"S’agissant de la décision obtenue par les fans de Mickaël JACKSON :  j’ai travaillé de manière désintéressée compte tenu du caractère exceptionnel de cette procédure.
Cette décision est une première mondiale." 
Me LUDOT Emmanuel

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VACCIN MENINGITEC: 550 FAMILLES AU CŒUR D'UNE AFFAIRE TROUBLANTE

Des centaines d'enfants présentent des symptômes inexpliqués depuis qu'ils ont été vaccinés avec des lots défectueux d'un vaccin contre la méningite. Aujourd'hui, 550 familles assignent en justice le distributeur français du Meningitec devant le TGI de Clermont-Ferrand. L'audience très attendue aura lieu le 24 novembre prochain.

L’affaire prend de l’ampleur. A quinze jours du rendez-vous devant le tribunal de Grande Instance de Clermont-Ferrand, ce sont 550 familles qui assignent en justice le laboratoire CSP (Centre Spécialités Pharmaceutiques), distributeur français du Meningitec, pour avoir acheminé des seringues défectueuses de ce vaccin contre la méningite. «La seule chose que nous pouvons affirmer, c’est que nos enfants ne sont plus les mêmes depuis ce vaccin», lance Valérie*, désemparée devant les symptômes persistants de son fils, depuis qu’il a reçu le Meningitec il y a un an: fièvres inexpliquées, douleurs abdominales, diarrhées, vomissements, troubles du comportement... «Il est très nerveux, très irritable depuis ce vaccin, alors qu’il n’a jamais fait de colère étant petit», raconte la maman du garçon de 9 ans.

CORALIE: "MON PÉDIATRE NE SAVAIT PAS QUE DES LOTS DE VACCINS ÉTAIENT DÉFECTUEUX"

«Ma fille était tout le temps malade et les médecins ne savaient pas ce qu’elle avait. Cela a commencé par des troubles de l’alimentation, des éruptions cutanées à répétition. Puis quotidiennement des douleurs aux articulations, à l’abdomen, des maux de tête. Elle fait aussi de longues crises de pleurs la nuit alors qu’elle dormait très bien avant», raconte Coralie, dont la petite a été vaccinée en février 2014, à l’âge de 13 mois. Coralie explique alors qu'elle se met à chercher de l'information sur Internet et tombe, fin septembre 2014, sur un communiqué de l’Agence nationale de sécurité du médicament (Ansm) qui signale le retrait du marché de 21 lots de vaccins Meningitec «en raison d’un problème de qualité rencontré lors de la fabrication du médicament». Une mesure «à titre de précaution» car aucun effet indésirable en lien avec ce défaut de qualité n’a alors été signalé, ni à l’Agence ni au laboratoire, sur ces lots produits depuis 2012. Ce rappel des 21 lots distribués en France par le laboratoire CSP faisait suite à l’information des autorités européennes par Nuron Biotech, le fabricant du vaccin, de la présence anormale de «particules» dans les seringues de certaines doses du Meningitec. «Quand j’en ai parlé à mon pédiatre, il n’était pas au courant», poursuit Coralie, qui explique qu’aucun parent dont l’enfant avait reçu un vaccin contaminé n’a été alerté par son médecin quand l’information de l’Agence est tombée. Plus grave, probablement plusieurs vaccins ont été vendus au-delà de la date de retrait, comme ce fut le cas pour Valérie dont le fils a été vacciné une semaine après.

LES MÉDECINS NE VEULENT PAS EXPLORER LA PISTE DU VACCIN

Ne se sentant ni rassurée ni informée par les médecins sur la possibilité d’un lien entre le vaccin défectueux et la santé de sa fillette, Coralie cherche d’autres parents dans sa situation et trouve sur Internet un groupe de mamans qui décrivent globalement les mêmes symptômes chez leurs enfants suite au Meningitec. Toutes racontent qu’aucun médecin ne veut explorer la piste du vaccin. «Nous restions avec nos questions et nos inquiétudes», raconte Coralie qui, avec Valérie, propose alors aux parents de se regrouper en collectif pour agir. Après un courrier envoyé à Marisol Touraine en mars, resté sans réponse, les 40 familles lancent en juillet une procédure judiciaire à l’encontre du laboratoire français et relaient l’information sur Facebook.

Le premier écho médiatique qui a suivi a permis à Réjane, en août, de comprendre ce qui s’était passé pour Lubin, son fils de 13 ans, atteint de myasthénie oculaire, une maladie auto-immune qui touche les muscles de ses yeux et dont le diagnostic a été posé par les neurologues au bout de six mois. Les premiers signes se sont fait sentir après la vaccination, en octobre 2013, mais Lubin n’en parlait pas. Ses parents ont repéré les troubles chez leur fils quand ceux-ci sont devenus visibles, trois mois plus tard. «Quand nous regardions la télé ensemble, on le voyait pencher sa tête. Il nous expliquait qu’il voyait double, dans le sens de la hauteur et qu’il devait bouger pour que sa vision redevienne normale. C’est une maladie évolutive qui peut toucher d’autres muscles», explique la maman qui a rejoint la procédure. « J’ai toujours parlé de ce vaccin aux différents médecins avant même de savoir qu’il provenait d’un lot défectueux. On me répondait que cela n’avait rien à voir, sauf le remplaçant du médecin traitant qui a admis cette hypothèse et nous a aidés à signaler le cas de notre fils. »

LES TESTS CAPILLAIRES DES ENFANTS RÉVÈLENT UNE INTOXICATION AUX MÉTAUX LOURDS

La pétition lancée par les familles il y a trois semaines, sur Internet, affiche aujourd’hui plus de 60.000 signatures au compteur. Elle réclame l’ouverture d’une cellule de crise à la ministre de la Santé pour soutenir les parents qui ont «besoin de savoir quels sont les risques pour la santé de leurs enfants et surtout ce qu’ils doivent faire». Car l’inquiétude grandit à mesure que les parents reçoivent les résultats des analyses de cheveux de leurs enfants. Ces tests, qui ont une valeur juridique en Allemagne notamment, mais pas en France, ont été réalisés par un laboratoire suisse. En révélant les niveaux de concentration dans les mèches, à la fois des éléments nutritifs (calcium, magnésium, phosphore...) et des éléments toxiques (cadmium, plomb, aluminium...), ils associent des pathologies aux carences ou excès toxiques extrêmes. «Les mèches de ma fille ont révélé un excès d'étain, d'arsenic, de plomb, d'aluminium, de cuivre, de fer, de zinc, de mercure... Les médecins nous rient au nez. Pour eux, cela n'a rien à voir avec le vaccin», raconte Coralie. «C’est pour tenter d’avoir des réponses que nous avons fait ces tests, même si nous ne savons pas s’il y a un lien avec la vaccination. Mon fils a une forte intoxication au cadmium, comme beaucoup d'autres. J'ai retrouvé la plupart de ses problèmes dans l'analyse (éruptions cutanées, allergies, troubles du sommeil, irritabilité) alors que le laboratoire ne connaissait pas ses symptômes», explique Valérie.

ME LUDOT, AVOCAT DES FAMILLES: "C'EST UN SCANDALE QUI TOUCHE PLUSIEURS PAYS"

Les enfants ont-ils été intoxiqués par le vaccin Meningitec ? Pour l’avocat des familles, Me Ludot, cela ne fait pas de doute. Et il va plus loin. Pour lui, ce n’est pas la contamination des seringues de certains lots, mais le vaccin lui-même qui pose problème. Il en veut pour preuve une analyse réalisée en Italie, où «la justice a fait son travail», qui révèlerait que «les vaccins retirés du marché contenaient des quantités importantes de métaux lourds sous forme de nanoparticules». Pour l’avocat spécialisé dans les affaires vaccinales, «la présence de traces d’oxyde de fer et d'acier oxydé invoquée par le laboratoire français» n’était qu’un «prétexte pour retirer les lots et arrêter la fabrication. Et le scandale est d’autant plus grave qu’il touche non seulement l’Italie, mais aussi la Suisse, le Brésil, la Nouvelle-Zélande, et l’Australie.»

Le 24 novembre, lors de l’audience au civil, l’avocat, qui ne croit pas aux procédures pénales en matière de santé publique, demandera des expertises pour chaque enfant. «Le but est de faire établir le lien de causalité entre les effets secondaires et le contenu du vaccin». Il tentera ensuite de «raccrocher» les familles françaises à la procédure italienne. Pour l’heure, silence radio du côté de l’Ansm comme du laboratoire français, qui ne souhaitent pas répondre à nos questions alors que la procédure est en cours. Le calme avant la tempête ?

*Le prénom a été changé.

Source : Paris Match

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